Apiculture
L'apiculture, branche de l'agriculture, est l'élevage d'abeilles à miel par l'homme pour exploiter les produits de la ruche.
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- L'apiculture est la technique d'élevage des ABEILLES qui consiste à obtenir du ... Les produits de la ruche étaient si recherchés que les Romains levaient.... sa colonie soit maximale à l'époque de la miellée (généralement en juin, ... (source : thecanadianencyclopedia)
L'apiculture, branche de l'agriculture, est l'élevage d'abeilles à miel par l'homme pour exploiter les produits de la ruche. L'apiculteur doit procurer à l'abeille un abri, des soins et veiller sur son environnement. Puis, il récolte une partie mesurée de ces produits : miel, pollen, cire, gelée royale et propolis.
Pratiquée sur l'ensemble des continents, cette activité change selon les variétés d'abeilles, le climat et le niveau de développement économique. C'est une activité où se mêlent les méthodes ancestrales comme l'enfumage, et les méthodes modernes comme l'insémination artificielle ou l'étude du trajet des abeilles équipées de microréflecteurs radar.




Histoire


L'homme n'élève réellement des abeilles que depuis le XVIIIe siècle. Cependant, la consommation de miel remonte à à peu près 12 000 ans. À cette époque, l'homme pratiquait la cueillette (qui entraine fréquemment la destruction des colonies), comme l'atteste la peinture rupestre trouvée à la «cueva de la Araña» (grotte de l'Araignée, 6 000 ans) près de Valence en Espagne. On y voit un homme suspendu à des lianes, portant un panier pour recueillir sa récolte, la main plongée dans un tronc d'arbre à la recherche de rayons de miel. On ne sait pas précisément lorsque la domestication de l'abeille a eu lieu.
La première ruche fut probablement issue du prélèvement d'un tronc d'arbre creux contenant un essaim. Plus tard, avec la maîtrise des techniques d'enruchage, apparaissent les premières fabrications de ruches artificielles, probablement faites de troncs creusés ou d'écorce de liège.
L'apiculture était courante dans le Haut-Empire égyptien XXIVe siècle av. J. -C. . Des représentations ont été mises au jour dans le temple du roi Ne-Ouser-Rê à Abou-Gourab (Égypte antique), où on voit des scènes montrant l'extraction et la conservation du miel.
L'apiculture est une activité agricole importante en Grèce antique, surtout en Attique.

Il existe plusieurs traités concernant l'apiculture durant la période de la Rome antique, Pline l'Ancien décrit avec précision certains modèles de ruche mobile en osier ou en liège (apiarium), Virgile y consacre le quatrième chant des géorgiques.
Des modèles de ruches en planches apparaissent dès l'Antiquité, il existait aussi des ruches tressées et en céramique. Elles furent en premier lieu faites de baguettes de bois entrecroisées, étanchées avec un mélange de bouse de vache et de cendres. Les ruches en paille tressée, plus tardives, sont mentionnées pour la première fois dans une ordonnance de Charlemagne datée de 799, le Capitulaire De Villis. La récolte dans ces ruches était pratiquée par étouffage total ou partiel de l'essaim, ou encore par la taille de rayons, cela conduisait à leur mort ou leur affaiblissement.
L'invention de la hausse remédie à ces inconvénients, et c'est à partir de ce moment qu'on peut commencer à parler d'élevage. En 1772, Jonas de Gélieu décrit la première ruche à hausse fonctionnelle dans sa Nouvelle méthode pour former les essaims artificiels. L'entrée dans l'apiculture moderne se fait avec l'invention du cadre mobile mis au point en 1844 par Debeauvoys.
L'art de l'apiculture
L'apiculture concerne l'élevage de l'abeille à miel domestique (Apis mellifera, Apis nigrocincta et de quelques espèces sans dard de la tribu des Meliponini). C'est l'unique insecte, avec le bombyx du mûrier (ver à soie), qu'on qualifie de domestique. Ces abeilles peuvent redevenir sauvages quand elles s'échappent du rucher à l'occasion de l'essaimage, ou devenir domestiques à l'occasion de la capture d'un essaim sauvage.
La conduite d'une colonie consiste essentiellement à veiller à l'état de la «démographie» des ruches.
Pour se reproduire et survivre, une colonie d'abeilles cherche à accumuler un maximum de provisions au cours de la saison favorable pour pouvoir passer sans problème l'ou les saisons défavorables. Dans les pays du nord, cette période est l'hiver; dans le sud et en Afrique, cette période est la saison sèche.
La colonie
Une colonie d'abeilles se compose d'une reine unique, de nombreuses ouvrières (femelles), de faux bourdons (mâles) et de couvain (œufs + larves + nymphes). Une ruche contient une colonie. L'abeille était déjà présente il y a quatre millions d'années sur Terre. Des fossiles à l'aspect semblable aux abeilles actuelles ont été mis au jour. Cette longévité est le résultat de l'adaptabilité exceptionnelle de cette espèce. Le comportement de l'abeille est sous le contrôle à la fois de facteurs innés et de l'adaptabilité aux conditions d'environnement.
La population de la colonie fluctue suivant les saisons. Elle est importante pendant les périodes où les ressources sont abondantes dans la nature (30 000 à 70 000 individus) pour faire le plus de récoltes envisageables. Elle est minimale l'hiver (6 000 individus) pour diminuer la consommation de provisions au minimum. Cependant, elle ne doit pas être trop faible, car c'est elle qui devra relancer la colonie au printemps.
L'apiculteur
La France compte à peu près 80 000 apiculteurs pour 1 345 000 ruches. Les professionnels représentent 20 % de ce total, les amateurs 80 %.
Les apiculteurs proviennent de l'ensemble des horizons sociaux, hommes, femmes, campagnards ou urbains. Certains ont découvert l'apiculture au hasard de leur parcours, d'autres, fréquemment, ont été initiés jeunes tandis qu'ils accompagnaient leur père ou grand-père au rucher. Attentifs à l'écodispositif entourant leurs ruchers, la botanique, l'entomologie font fréquemment partie de leurs champs d'intérêts. C'est en tout cas une activité qui se pratique avec passion, sinon l'abandon arrive vite.
On dit que l'abeille est la sentinelle de l'environnement. On prête à Albert Einstein la citation : «Quand l'abeille disparaîtra, il ne restera plus que quatre ans à vivre à l'homme.» L'apiculteur est le premier à constater les dysfonctionnements de ses colonies, il intervient pour alerter les pouvoirs publics ou l'opinion (en Europe, certains produits phytosanitaires ont été interdits suite à leurs interventions. )
La ruche et les autres visiteurs



La ruche, par l'abri qu'elle procure et les provisions qu'elle contient, attire nombre d'animaux plus ou moins désirés.
Parmi les insectes, on peut compter les fourmis et les perce-oreilles, qui se logent sur le couvre-cadre mais ne pénètrent guère au sein de la ruche. La fausse teigne est un papillon parasite, qui pénètre dans la ruche ; sa larve consomme de la cire et ruine en peu de temps les ruches faibles. Les ruches fortes, au contraire, savent se défendre contre la fausse teigne. Bien plus inquiétants sont les dégâts génèrés dans de nombreuses régions d'Europe par un acarien parasite de l'abeille, Varroa jacobsoni, devenu résistant aux varroacides respectant les traditions. On utilise l'acide formique ou des huiles principales pour en venir à bout mais la meilleure prévention est toujours l'élevage de souches d'abeilles résistantes, c'est-à-dire aptes à se débarrasser du parasite. Une surveillance minutieuse des ruchers (abeilles mortes de fraîche date) peut permettre de déceler l'acariose avant qu'elle ne se généralise. Une autre menace est apparue avec Æthina tumida : ce petit coléoptère des ruches provoque des pertes importantes dans les ruchers nord-américains. Avec la mondialisation qui n'épargne pas le monde de l'apiculture (exportations de reines, d'essaims …), à lorsque son arrivée en Europe ?
Dans la ruche, au cours de la période hivernale, la souris apprécie le gîte et le couvert, tandis que la vipère et la couleuvre se contentent d'un refuge tiède pour l'hiver.
Le pic-vert, lui, n'hésite pas à percer les parois en bois des ruches pour accéder aux larves riches en protéines.
La menace la plus récente est certainement l'arrivée du frelon asiatique Vespa Velutina en France. Cette espèce aurait été observée dès l'été 2004 dans le sud-ouest . Son acclimatation à notre climat semble totale dans la mesure où elle nidifie, se reproduit et étend son territoire chaque année. Cet insecte est un prédateur des Hyménoptères sociaux et surtout de l'abeille. Sa méthode d'attaque est originale, en effet deux ou trois frelons se réunissent devant l'entrée d'une ruche en vol stationnaire. Quand une abeille se pose, ils l'attaquent, la font tomber au sol, puis l'un d'eux l'emporte jusqu'au nid où elle servira de nourriture pour le couvain. L'expansion rapide de cet insecte ne permet pas d'envisager une éradication prochaine et laisserait même envisager un prochain franchissement des Pyrénées et une expansion dans tout le sud de l'Europe. Des dégâts ont déjà été constaté dans le quart sud-ouest de la France et ce de manière importante pour les petits et moyens apiculteurs.
L'essaimage



Les colonies les plus prospères se reproduisent par essaimage. Au début du printemps, quelques cellules à reine sont produites. Une semaine à peu près avant l'apparition des reines, l'ancienne reine quitte la ruche avec la moitié des effectifs de l'ensemble des catégories d'ouvrières pour former un essaim : au moment du départ, l'ensemble des ouvrières se sont gavé de provisions et elles ne peuvent par conséquent pas piquer : un essaim est par conséquent inoffensif et le reste habituellement tout le temps de son voyage. Avec le premier essaim partira la reine fécondée. C'est le jour où sortira un essaim de la ruche que l'agriculteur devra couper un grand champ de foin. Les abeilles sont en mesure de prévoir le temps qu'il fera trois à quatre semaines à l'avance. Pour preuve, quand elles lancent l'élevage des jeunes reines, elles savent déjà le temps qu'il fera pour les jours où les essaims devront se chercher un nouveau logement. Sept jours après la sortie du premier essaim si la colonie est particulièrement forte, ce sera un nouvel essaim avec une reine non fécondée qui s'envolera. De même, deux jours après l'essaim secondaire, ce sera un troisième essaim qui quittera la ruche à son tour. Les ruches particulièrement bien tenues sont en mesure d'illustrer ce texte. Durant tout ce temps, la météo sera au grand beau temps, et les fermiers observateurs des abeilles auront sur ces neuf jours fait une grande partie de leurs fourrages. Le foin ne fait pas bon ménage avec la pluie. Il est envisageable de trouver un essaim sous la pluie, mais ce sera sans doute un essaim qui n'aura pas trouvé à se loger immédiatement. Il arrive que certains sortent, et dans la nuit une bonne pluie arrose copieusement la campagne. Cet essaim se logera pendu aux branches d'une haie pour passer la nuit ou il sera protégé de la pluie et du vent.


L'essaim part à la recherche d'un abri ; il peut lui être apporté par l'apiculteur qui le capture et l'introduit dans une nouvelle ruche, ou bien il retourne à l'état sauvage et trouve abri dans un arbre creux, une excavation, une cheminée désaffectée ou même derrière des volets.
Dans la ruche, la première reine qui naît tue immédiatement toutes ses rivales qui sont toujours dans leurs cellules (sauf dans les colonies particulièrement importantes ou les abeilles doivent préserver les jeunes reines afin d'essaimer toujours deux fois). Il ne peut en effet y avoir qu'une reine par colonie. Une semaine plus tard, elle effectue son premier vol nuptial.
Une colonie peut produire, entre le début du printemps et le début de l'été, jusqu'à trois essaims, ils sont dits respectivement primaire, secondaire et tertiaire.
L'essaimage artificiel
Quand une colonie perd sa reine accidentellement, elle se retrouve orpheline. Les ouvrières se rendent compte de son absence après un ou deux jours. La colonie ne peut survivre sans la ponte de la reine qui assure le renouvellement de sa population. Les ouvrières vont choisir des cellules contenant des œufs de moins de trois jours pour les agrandir, ce sont les cellules de «sauveté». Les larves qu'elles contiennent seront nourries exclusivement avec de la gelée royale pour produire des reines.
Cette particularité est mise à profit par les apiculteurs pour multiplier leurs colonies. Pour cela, ils prélèvent dans une ruche forte quelques rayons avec des cellules contenant des œufs de moins de trois jours, les rayons sont couverts d'ouvrières. Ils les transvasent dans une ruchette avec des rayons garnis de provisions. Si tout se passe bien, une nouvelle reine naît deux semaines plus tard.
L'essaimage simplifié
Pourquoi essaimage simplifié ? C'est une expérience facile à réaliser sans risque ni manipulation. Pour ce faire, celui qui possède une ruche doit acheter du sucre cristallisé, avoir une casserole et de l'eau à disposition. Il faut faire bouillir 1 kilogramme de sucre et 1 litre d'eau pendant plus ou moins dix minutes. Dès les beaux jours, tenir toujours le nourrisseur plein. Bien sûr, il faudra utiliser un nourrisseur où elles peuvent être nombreuses à sucer le sirop qui leur est offert. Si la ruche est «gourmande», elle peut consommer 10 kilogrammes de sucre. L'alimentation se poursuivra jusqu'au départ des deuxième et troisième essaims (neuf jours après le premier). Après le troisième essaimage, pendant toujours une bonne semaine, le nourrisseur sera tenu plein. Par la suite, c'est le moment de mettre la hausse avec une dernière petite gorgée de sirop pour aider les ouvrières à nettoyer ainsi qu'à construire les cadres de la hausse pour loger le miel. Dès la première distribution de sirop, les logements des futurs essaims sont en préparation ; ruchettes ou, mieux, ruches et cadres garnis de cire gaufrée.
Sélection et élevage de reines
Les apiculteurs choisissent une reine.
Les races
L'abeille est un hyménoptère, appartenant au genre Apis qui comporte plusieurs espèces sociales dont trois originaires d'Asie : Apis dorsata, Apis florea et Apis cerana. L'Apis mellifera (Linné) se rencontre en Europe, en Afrique, au Proche-Orient et dans une partie de la Sibérie. Sa particulièrement grande extension géographique a produit des races aux caractères morphologiques et comportementaux variés. Amenée par les colons, l'aire de l'Apis mellifera s'est étendue à l'Amérique du Nord et l'Amérique du Sud, à l'Australie ainsi qu'à la Nouvelle-Zélande.
Les races d'Europe les plus connues sont identifiées par des zones géographiques, scindées par des montagnes infranchissables aux essaims. Elles y ont vécu à l'état autochtone, avec peu de contacts extérieurs. L'abeille noire, Apis mellifera mellifera (Linné, 1758) habitait toute la partie septentrionale de l'Europe depuis la péninsule Ibérique Espagne et Portugal, la France, l'Angleterre et l'Allemagne, la Pologne jusqu'à la partie européenne de la Russie. L'abeille jaune italienne, Apis mellifera ligustica (Spinola, 1806) occupe l'essentiel de l'Italie. L'abeille carnolienne, Apis mellifera carnica (Pollmann, 1879), est venant de Slovénie et d'Autriche. La caucasienne à longue trompe, Apis mellifera caucasica (Pollmann, 1889), vit essentiellement dans le Caucase et en Géorgie.
Des races métisses ont été créées par l'action de l'homme, volontairement ou non.
L'abeille Buckfast créée[1] par le Frère Adam[2] est l'une des plus appréciées. Elle est le résultat d'un travail de croisements et de sélection combinés. Ces travaux, qui se sont étendus sur plus de 70 ans, et ont comporté plusieurs voyages d'étude[3], ont fait émerger une méthode reprise aujourd'hui par plusieurs éleveurs européens : disciples qui continuent le travail du Frère Adam. Cette abeille est , à l'heure actuelle, l'unique dont le pedigree[4] est publié sur l'internet. Ces pedigrees, classés par éleveur, remontent jusqu'en 1925. Ce sont des outils de travail pour ces éleveurs.
Un autre exemple de métissage est celui de l'abeille dite africanisée. Elle est née en 1957, au Brésil, suite à l'importation d'Afrique de l'abeille Apis mellifera scutellata (Lepeletier, 1836) qui avait semblé mieux adaptée au climat tropical. Elle se croisa avec l'abeille créole, descendante des abeilles ibériques importées par les conquistadores. Ce croisement, auquel les caractéristiques - vigueur et prolificité - donnaient un important avantage évolutif, envahit toute la zone tropicale et sub-tropicale des Amériques.
Au delà de ces races ayant une appellation déterminée, les abeilles forment des populations ou races locales dans chaque région même si elles ne sont pas formellement identifiées. Le degré d'originalité de ces races, leur homogénéité ou leur degré d'hybridation sont peu décrits. La population d'abeille d'une région est issue de son héritage (l'ancienne race locale), des apports continus d'abeilles d'origine éloignée ou de souche choisies par les achats de reines, d'essaims ou la transhumance, et reste sous l'influence des conditions locales climatiques ou de ressources, conjuguées avec les pratiques plus ou moins extensives des apiculteurs.
L'étude des caractères raciaux, morphologiques et comportementaux sont l'objet de la biométrie. Ses apports en apiculture sont importants car elle sert à connaître l'influence des caractères génétiques sur les qualités d'une abeille donnée.
Sélection
La sélection est pratiquée comme dans les autres secteurs de l'agriculture, elle tend à perfectionner l'abeille pour satisfaire les besoins de l'apiculture. Les qualités recherchées chez l'abeille sont d'être vigoureuse, productive, douce, propre, peu essaimeuse, résistante aux maladies …
Élevage de reines

Tout apiculteur pratique, dans son rucher, la sélection. En effet, quand il pratique l'essaimage artificiel, il choisit comme souche ses ruches les plus fortes. Mais, pour pratiquer une sélection plus rigoureuse, il faut pouvoir disposer de la plupart de colonies. Certains apiculteurs se sont par conséquent spécialisés dans la production de reines choisies.
Pour cela, ils disposent de ruches dédiées à cet usage. Des cadres sont aménagés pour contenir plusieurs ébauches artificielles de cellules à reine, nommées cupules. Des larves âgées de moins de 36 heures, les plus petites envisageables, sont déposées au fond de ces cupules, cette opération se nomme le greffage (géneralement avec un stylet nommé picking). Les cadres garnis de ces cupules sont introduits dans des ruches d'élevage mises en état d'orphelinage, c'est-à-dire dont on a retiré la reine. Les ouvrières-nourrices vont s'occuper des larves en leur fournissant en abondance de la gelée royale de composition adaptée à leur âge, puis operculer les cellules. Par précaution, les alvéoles sont alors entourés par de petites grilles cylindriques pour les protéger de l'attaque d'une reine née prématurément.
Avant l'apparition des reines, chaque cellule est positionnée dans une ruchette de fécondation. Cette ruchette est garnie d'ouvrières et de rayons de couvain operculé, à partir desquels il leur serait impossible de produire de nouvelles reines. Dans le mois qui suit leur naissance, les reines doivent être fécondées, soit naturellement par un certain nombre (de 15 à 25) de mâles de son environnement, soit artificiellement. Dans le premier cas, les ruchettes sont positionnées plutôt dans une zone saturée de bourdons de la souche choisie, peut-être sur une île isolée. Dans le second cas, par une manipulation nommée insémination instrumentale sert à lui injecter le sperme — 8-12 μL, d'une bonne vingtaine de mâles choisis — au préalable introduit dans un capillaire, afin d'avoir une souche pure.
Opérations apicoles
Les protections
Le risque de piqûre nécessite le port de protections. Les abeilles de genre apis attaquent préférentiellement la tête et les parties sombres qui, pour elles, représentent des orifices, comme les yeux, les cheveux et les oreilles.
La tenue d'un apiculteur doit être claire, le plus souvent blanc crème. Il porte un vêtement protégeant l'ensemble des membres, une coiffe pourvue d'un voile métallique suffisamment serré et des gants, mais ceux-ci limitent la précision des manipulations.
L'enfumage


Toute intervention au sein de la ruche nécessite l'enfumage de la colonie. L'ouverture de la ruche doit se faire seulement par beau temps. Ainsi, un maximum d'abeilles sera hors de la ruche, ce qui favorisera l'intervention dans la ruche. Cette opération se fait avec un enfumoir. Il en existe de nombreux modèles, quoiqu'ils fonctionnent tous sur le même principe. La fumée est produite par un combustible emprisonné dans un récipient en tôle, la combustion est incomplète et produit énormément de fumée. Un soufflet sert à chasser la fumée du récipient à travers une cheminée conique et de diriger son flux. La matière brûlée peut être de la paille, des aiguilles de pin, du carton non traité…
![]() Un enfumoir |
![]() Un autre genre d'enfumoir |
L'action de la fumée :
Pendant un certain temps, on pensait que la fumée provoquait une boulimie de miel chez les abeilles. Les abeilles trop grosses ne pouvaient par conséquent plus utiliser leur dard. Il fallut attendre 1957, et les travaux de Goillot pour mettre un terme à cette croyance infondée. Il démontra d'une part, que le comportement alimentaire des abeilles reste inchangé durant l'enfumage. D'autre part, il prouva que la fumée masque les phéromones d'alarme émises par les ouvrières lors d'une attaque extérieure de la colonie. Ceci explique le comportement assez calme de la colonie lors d'une intervention avec de la fumée.
Les travaux finis, les abeilles ventilent la ruche pour chasser la
fumée, après quinze à vingt minutes, elles reprennent leurs activités.
Pathologie émergente ?
Les apiculteurs ont subi et quelquefois génèré (introductions
imprudentes d'abeilles parasitées) de lourdes pertes dues à l'épidémie
mondiale de varroa
dans les années 1980.
Depuis 2006
aux USA et depuis les années 2000 au moins en Europe et presque partout
dans le monde, des abeilles domestiques et quelquefois sauvages
semblent désormais massivement touchées par un recul inexpliqué de
leurs populations. On parle de «syndrome
d'effondrement des colonies d'abeilles», ou CCD (pour Colony Collapse
Disorder) pour décrire le fait que des milliards d'abeilles
ne rentrent pas dans leur ruche. Le taux de ruches abandonnées ou
presque désertées atteint 70% ou alors 80 % dans les régions
et pays les plus touchés.
L'apiculture pastorale ou transhumante
Le rayon efficace de récolte des abeilles (2 à 3 kilomètres) limite la production d'un rucher fixe. L'apiculture pastorale déplace les ruches de site en site au gré des miellées. Particulièrement ancienne, elle était déjà pratiquée par les nomades qui emportaient leurs ruches à dos d'animal. En Italie sur le Pô, ou en Égypte sur le Nil, les ruches étaient chargées sur des bateaux qui remontaient le fleuve dans les régions à miellées plus favorables. Les ruches étaient pleines quand une ligne limite de flottaison était atteinte.
Aujourd'hui les ruches sont embarquées dans des remorques automobiles ou camions à la tombée de la nuit (quand la majorité des abeilles sont rentrées) pour arriver à destination au lever du soleil. Elles sont déchargées et mises en place dans le rucher pastoral ou - pour limiter les manutentions - restent en place sur des remorques ou véhicules aménagés à cet effet. L'apiculteur essaye de suivre les variations de floraisons liées à l'altitudes ainsi qu'à l'avancée des saisons, en commençant par les plaines et vallées bien exposées d'avril à juin, en rejoignant les floraisons plus tardives de montagne en juillet et août, pour finir par les récoltes de miellats de sapin, avant un retour en plaine pour l'hivernage.
Les zones d'openfields
et d'agriculture intensive ont fréquemment perdu tout ou partie de
leurs abeilles sauvages. Et les floraisons synchrones, brutales et
brèves qui caractérisent les immenses cultures intensives ne
permettraient plus aux abeilles d'être nourries toute l'année. Dans
certaines zones (ex : champs d'amandiers aux USA) les
arboriculteurs fruitiers manquent aussi d'abeilles.
Ces agriculteurs louent par conséquent des ruches que des «locateur
d'abeilles» viennent disposer près de leurs champs ou vergers au moment
de la floraison. Ils proposent des ruches d'Apis
mellifera, mais également d'abeilles moins productrices de
miel, mais plus résistantes et aptes à féconder les cultures
(ex : Megachile rotundata
introduite et naturalisée en Amérique du Nord, dite «découpeuse de la
luzerne» reconnu comme l'unique pollinisateur fiable pour la luzerne au
Canada[5],
quoiqu'elle puisse véhiculer un champignon particulièrement pathogène
pour la luzerne (Verticillium
albo-atrum) [6]),
ou alors des bourdons, jugés plus résistants et plus actifs à basse
température (10 - 18 °C) que les abeilles[7].
Néanmoins certaines espèces de bourdons semblent aussi en forte voie de
régression.
Le miel

Les ruches modernes sont construites de manière à ce que le miel soit extrait simplement tandis que l'extraction du miel des ruches anciennes entrainaient la destruction de celle-ci. Les panneaux verticaux des ruches modernes peuvent être extraits indépendamment les uns des autres. Les abeilles ne produisant des couvains que dans les panneaux inférieurs, les panneaux supérieurs ne contiennent que du miel. L'extraction d'un panneau ne détruit par conséquent pas de larve. L'opération nécessite d'autant plus un enfumage que le temps est orageux. Les alvéoles des panneaux peuvent ensuite être désoperculés et le miel extrait par gravité ou par centrifugation. Le miel est alors toujours liquide. Il cristalisera (se solidifiera) plus tard pour certains type de miel.
![]() Protection et retrait des cadres |
![]() Cadre |
![]() L'enfumage |
![]() ouverture des cellules |
![]() fourchette |
![]() Découverte du miel |
![]() extraction du miel |
![]() Filtrage du miel |
![]() Mise en pot du miel (après maturation) |
Gelée royale



La production de gelée royale fait appel à des techniques spécifiques, car les abeilles produisent juste la quantité indispensable à l'élevage du couvain et elle n'est pas stockée. Elle est pratiquée par des apiculteurs spécialisés. Les ruches sont conduites comme pour l'élevage de reines, la ruche est rendue orpheline en lui enlevant la reine. Des cadres sont positionnés dans la ruche avec des ébauches de cellules royales dans lesquelles l'apiculteur a mis des larves d'ouvrières âgées de 12 à 36 heures. Les ouvrières vont donner à ces ébauches la taille définitive des cellules à reines. Les nourrices servent de la gelée royale en abondance aux jeunes larves. Après 3 jours les cellules ont atteint leur maximum d'abondance. Les cadres sont alors retirés, la gelée royale est prélevée par aspiration cellule par cellule. Une ruche peut donner maximum 300 grammes de gelée par an.
Dès son prélèvement, la gelée royale est mise en flacons de verre. Flacons qui sont hermétiquement fermés par un bouchon en plastique (le métal est attaqué car la gelée royale est acide et a un pH de 4), puis entreposés au froid (de 2 à 5 °C) dans une atmosphère exempte d'humidité ainsi qu'à l'abri de la lumière. Dans de telles conditions, la gelée royale se conserve idéalement pendant plusieurs mois.
On y trouve aussi des vitamines (la gelée royale est le produit naturel connu le plus riche qui soit en vitamine B5), des oligo-éléments, de l'acétylcholine (jusqu'à 1 mg/g), des facteurs antibiotiques spécifiquement actifs sur les proteus et escherichia coli B (plus connu sous le nom de colibacille). Ce produit est recherché et se vend plus cher.
Le pollen




Chez les végétaux supérieurs, le grain de pollen forme l'élément fécondant mâle de la fleur. Le pollen produit se trouve sur les anthères des étamines. Sa forme, sa couleur et sa dimensions fluctuent énormément d'une plante à l'autre. Pour être fécondée, une fleur doit recevoir du pollen sur son pistil (organe femelle des plantes à fleurs).
Toujours présent en petite quantité dans le miel, son étude permet d'identifier les origines botaniques de ce dernier. Cette technique d'identification des miels à partir des pollens qu'il contient se nomme la melissopalynologie.
Les plantes entomophiles utilisent en grande partie les insectes pour leur pollinisation. L'abeille, en passant de fleur en fleur, dépose des grains de pollen de l'une sur le pistil de l'autre. L'abeille est beaucoup utilisée pour la pollinisation des plantes cultivées, surtout pour les arbres fruitiers. On estime que la valeur économique apportée par les abeilles dans la pollinisation est de 12 à 15 fois supérieure à celles des produits de la ruche.
La récolte du pollen par l'abeille est envisageable grâce à l'adaptation spécifique des pattes postérieures des ouvrières. Elle utilise la brosse à pollen localisée sur la face interne du métatarse pour récupérer le pollen dispersé sur son corps, puis le pousse et le tasse dans la corbeille à pollen localisée sur la face externe du tibia de la patte opposée. Un poil unique dans la corbeille sert de mât qui maintient la pelote de pollen. Une pelote pèse à peu près 15 à 20 milligrammes, l'abeille en transporte deux. Dans la ruche, le pollen est tassé, avec la tête, par d'autres ouvrières, dans des alvéoles.
Composition du pollen.
Le pollen est en premier lieu une source de protides pour les abeilles, il entre dans la composition de la bouillie distribuée au couvain.
Le pollen est aussi riche en d'autres substances, sa composition moyenne est de :
- 20% de protides (acides aminés libres et protéines)
- 35% de glucides
- 5% de lipides
- 10 à 12% d'eau
D'autres composants sont présents comme des vitamines, des oligo-éléments, des enzymes (amylase, invertase, certaines phosphatases), des substances antibiotiques actives sur l'ensemble des souches de colibacilles et certaines de proteus et salmonelles. On y trouve aussi la rutine, une substance accélératrice de la croissance, des substances œstrogéniques, et de nombreux pigments qui donnent la couleur d'un pollen déterminé.
Récolte et conservation du pollen
La récolte du pollen est assez récente. Les apiculteurs ont mis au point une trappe à pollen positionnée à l'entrée de la ruche. Pour y pénétrer, les abeilles doivent passer au travers d'ouvertures étroites, provoquant la chute de pelotes de pollen dans un tiroir localisé en dessous. Le système est conçu de façon à ce que uniquement 10 % du pollen soit prélevé, car il est indispensable à la croissance des colonies. Les tiroirs sont prélevés l'ensemble des un ou deux jours. Les pelotes de pollen sont séchées à 40 °C par le passage d'un courant d'air chaud et sec traversant des claies sur lesquelles elles sont étalées. Elles sont sèches par conséquent qu'elles n'adhèrent plus les unes aux autres. Hydrophiles, il faut les stocker dans des récipients hermétiques. Une nouvelle méthode consiste à congeler les pelotes dès la récolte des tiroirs
La propolis

Les principales essences produisant de la propolis en Europe sont des conifères (pin, sapin, épicéa), plusieurs espèces de peupliers (qui semblent être la source principale), l'aulne, le saule, le marronnier d'Inde, le bouleau, le prunier, le frêne, le chêne et l'orme.
La propolis recueillie dans la ruche est constituée globalement de :
résines et baumes | 50 à 55 % |
cire | 30 à 40 % |
huiles volatiles ou principales | 5 à 10 % |
pollen | 5 % |
matières diverses | 5 % |
La propolis contient aussi énormément d'autres éléments comme des acides organiques, de particulièrement nombreux flavonoïdes, des oligo-éléments, de nombreuses vitamines.
La cire

La cire est une excrétion produite par 8 glandes cirières localisées sous l'abdomen des jeunes abeilles, entre leurs 12e et 19e jours, pour bâtir les rayons de la ruche. L'abeille a besoin de 10 à 11 kg de miel pour produire 1 kg de cire. La cire appartient à la famille chimique des cérides, elle est constituée d'acides et d'alcools gras à particulièrement longues chaînes (20 à 60 carbones). Son point de fusion est d'environ 64 degrés Celsius et sa densité de 0, 97. Elle est insoluble dans l'eau et résiste à l'oxydation.
Jadis elle était utilisée dans la fabrication de chandelles
Aujourd'hui elle permet de fabriquer des feuilles de cire gaufrée qui sont positionnées dans les ruches afin d'économiser du travail aux abeilles et par conséquent du miel. Son usage dans la ruche permet aussi de diriger l'orientation des constructions de rayons, ou le type de cellules construites, pour faciliter par exemple la ponte de cellules femelles, qui donneront des butineuses dans des ruches à production majoritaire de miel.
Elle entre dans la composition d'encaustiques pour l'ameublement et les parquets.
L'apithérapie
L'apithérapie est un autre débouché pour les apiculteurs. Énormément utilisé jadis, dans les préparations médicinales respectant les traditions, le miel est tombé en désuétude avec la médecine récente. Mais depuis quelques années, certaines vertus thérapeutiques du miel et de la propolis ont été confirmées. En outre, le venin d'abeille, le pollen et la gelée royale sont des produits dont les propriétés ont été découvertes il y a peu de temps. Elles n'ont pu l'être qu'avec la mise au point de techniques de récolte. L'apithérapie reste cependant un secteur négligeable.
Consommation des larves

Les larves d'abeilles peuvent être consommées par les humains, mais cette pratique reste particulièrement marginale dans les pays occidentaux, bien plus fréquente dans les pays où l'abeille existe à l'état sauvage et où la pratique apicole est bien plus proche d'une chasse aux rayons [8]que on consomme alors entier. Les protéines des larves d'abeilles sont riches en acides aminés élémentaires, dont la bio-disponibilité est maximale, et la digestion n'amène aucune fatigue, quand elle devient usuelle. La production de ces protéines, quand elles sont issues de ruches en zones agricoles préservées, forme une excellence écologique : un produit riche, conservable 2 jours, emballé par la nature, avec l'empreinte écologique la plus basse envisageable, en comparaison à d'autres protéines. L'homme a par contre toujours été en concurrence avec d'autres mammifères qui consomment des larves, comme l'ours qui contrairement aux idées reçues, les préfère au miel. Il est aisé de les retirer de la ruche car généralement peu d'abeilles travaillent sur les rayons operculés où se trouvent les larves qui plus est grande taille. On peut aussi manger la cire avec.
Économie
Produit | 1964 | 1969 | 1974 | 1979 | 1984 | 1989 | 1994 | 1999 | 2004 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
cire | 30 | 37 | 41 | 44, 5 | 47, 5 | 47 | 52 | 57, 5 | 60 |
miel | 752 | 756 | 793 | 906 | 995 | 1146 | 1118 | 1237 | 1374 |
Flore mellifère

Liste non-exhaustive des plantes mellifères en France :
Plantes | Nectar | Miellat | Pollen | Floraison | Observation |
Abricotier (Prunus armenica) | * | * | *** | Février – Avril | Cultures |
Acacia Robinier (Robina pseudoacacia) | *** | - | ** | Mai | Bois |
Ailante (Ailanthus altissima) | * | - | - | Juin – Juillet | Parcs |
Amandier (Prunus dulcis) | *** | - | ** | Février – Avril | Cultures |
Arbousier (Arbutus unedo) | ** | - | - | Octobre – Janvier | Maquis |
Arbre à papillons (Buddelia) | * | - | - | Juillet – Octobre | Jardins - Friches |
Arbre de Judée (Cercis siliquastrum) | ** | - | * | Mai | Parcs - Jardins |
Asphodèle (Asphodelus albus) | * | - | - | Avril – juin | Maquis |
Aster (Aster) | ** | - | * | Sept. - Novembre | Jardins |
Aubépine (Cratægus monogyna) | ** | - | *** | Avril - Juin | Haies et lisières |
Ballote noire (Ballota nigra) | ** | - | ** | - | Friches |
Bardane commune (Barbarea vulgaris) | ** | - | ** | - | Friches |
Bouillon blanc (Verbascum thapsus) | - | - | *** | Juin - Septembre | Talus |
Bouleau (Betula) | - | - | ** | Mars – Avril | Bois |
Bourdaine (Frangula alnus) | ** | - | ** | Mai - Juin | Haies |
Bourrache (Borago officinalis) | ** | - | - | Juin – Août | Talus |
Brunelle (Prunella vulgaris) | *** | - | *** | Juin - Septembre | Talus |
Bruyère (Erica herbacea) | ** | - | ** | Mars Juillet | Sous-bois |
Bryone dioïque (Brionia dioïca) | * | - | * | - | Haies - Bois |
Buis (buxus sempervirens) | * | - | ** | Avril – Mai | Lisières - Jardins |
Buisson ardent (Pyracantha) | *** | - | ** | Mai – Juin | Haies |
Callune (Calluna vulgaris) | *** | - | *** | Juin - Septembre | Sous-bois |
Carotte (Daucus carota) | * | - | ** | Mai - Juillet | Cultures |
Catalpa (Caltapa bignonioides) | * | - | * | Juillet – Août | Parcs |
Centaurée jacée (Centaurea jacea) | ** | - | * | Juin - Septembre | Prés |
Cerisier (Prunus avium, cerasus) | ** | ** | *** | Mars –Mai | Bois - Vergers |
Chardon à aiguilles (Cardus pycnocephalus) | * | - | * | Mai – Juin | Friches |
Châtaignier (Castanea sativa) | ** | ** | ** | Juin – Juillet | Cultures |
Chênes (Quercus) | - | ** | - | Mars – Mai | Bois |
Chèvrefeuilles (Lonicera) | ** | - | - | Avril – Mai | Bois |
Chicorée sauvage (Cichorium intybus) | * | - | ** | - | Talus - Friches |
Ciste blanc (Cistus albidus, salviifolius) | - | - | ** | Avril – Juin | Garrigues |
Clémentinier (Citrus clementina) | *** | ** | * | Mars – Mai | Cultures |
Colza (Brassica napus) | *** | - | ** | Avril – Mai | Cultures |
Coquelicot (Papaver rhœas) | - | - | *** | Mai – Juillet | Champs - Friches |
Cotonéasters (Cotoneasters) | *** | - | * | Juin | Jardins |
Dorycnium (Dorycnium pentaphyllum) | ** | - | * | Avril – Mai | Garrigues |
Epilobe (Epilobium angustifolium, hirsutum) | *** | - | ** | Juin - Septembre | Prairies |
Erable (Acer campestre) | *** | ** | ** | Avril – Mai | Bois |
Eucalyptus (Eucalyptus melliodora, rostrara) | *** | - | - | - | Sud France |
Févier d'Amérique (Gleditschia triacanthos) | *** | - | - | Juin | Parcs |
Framboisier (Rubus idæus) | *** | - | ** | Mai – Juillet | Bois - Cultures |
Germandrée (Teucrium montanum) | ** | - | * | Mai – Août | Rocailles |
Grande camomille (Tanacetum parthenium) | * | - | ** | - | Friches |
Groseillier (Ribes rubrum) | * | - | ** | Avril - Mai | Bois - Cultures |
Hellébore (Helleborus niger) | ** | - | ** | Janvier – Avril | Rocailles |
Houx (Ilex aquifolium) | ** | - | ** | Mai - Juin | Sous-bois |
Lavande (Lavandula angustifolia) | *** | - | * | Juin – Septembre | Cultures |
Lierre (Hedera helix) | *** | - | *** | Sept. - Octobre | Bois - Ruines |
Luzerne (Medicago sativa, lupilina) | *** | - | * | Avril – Octobre | Talus - Cultures |
Maïs (Zea mays) | - | - | ** | Juin – Août | Cultures |
Marronnier (Æsculus hippocastaneum) | ** | - | ** | Mai – Juin | Parcs |
Mauve (Malva sylvestris) | ** | - | * | Mai – Octobre | Talus |
Mélilot blanc (Melilotus albus) | *** | - | * | Juin – Septembre | Talus |
Millepertuis (Hypericum perforatum) | - | - | ** | Juin – Septembre | Friches |
Moutarde (Sinapis alba) | *** | - | ** | Mai – Septembre | Cultures - Friches |
Noisetier (Corylus avellana) | - | ** | ** | Janvier - Mars | Bois |
Oignon (Allium cepa) | * | - | ** | Juillet – Septembre | Cultures |
Origan (Origanum vulgare) | - | - | ** | Juin – Septembre | Talus |
Panicaut champêtre (Eryngium campestre) | ** | - | ** | - | Friches |
Paulownia (Paulownia tomentosa) | * | - | * | Avril – Mai | Parcs |
Pêcher (Prunus persica) | * | - | ** | Mars – Avril | Cultures |
Perce-neige (Galanthus nivalis) | * | - | * | Janvier – Mars | Prairies |
Peuplier (Populus) | - | ** | ** | Mars - Avril | Culture |
Phacélie (Phacelia tanacetifolia) | *** | - | ** | Juillet – Septembre | Cultures |
Pissenlit (Taraxacum officinale) | *** | - | *** | Mai - Juin | Prairies |
Poirier (Pyrus pyraster) | * | * | * | Mars - Mai | Bois - Cultures |
Pommier (Malus) | *** | - | * | Mars - Mai | Bois - Cultures |
Prunellier (Prunus spinosa) | ** | - | ** | Mars - Avril | Haies |
Réséda blanc (reseda alba) | * | - | *** | - | Friches |
Rhododendron (Rhododendron ferrugineum) | *** | - | - | Juin – Juillet | Landes |
Romarin (Rosmarinus officinalis) | *** | - | * | Novembre – Avril | Garrigues |
Ronce (Rubus fructicosus) | ** | - | ** | Juin - Août | Haies - Friches |
Sainfoin (Onobrychis viciifolia) | ** | - | - | Mai - Août | Cultures |
Salicaire (Lythrum salicaria) | *** | - | ** | Juin – Septembre | Lieux humides |
Sapin (Abies alba) | - | *** | * | Mai | Bois |
Sarrasin (Fagopyrum esculentum) | ** | - | * | Juin – Septembre | Cultures |
Sarriette (Satureia montana, hortensis) | * | - | ** | Juin – Septembre | Maquis - Jardins |
Sauge (Salvia pratensis) | *** | - | ** | Mai - Juillet | Prairies |
Saule marseault (Salix caprea) | ** | - | *** | Février – Mars | Lisières |
Scabieuse (Scabiosa columbaria) | *** | - | * | Juillet – Octobre | Prairies |
Seringat (Philadelphus coronerius) | * | - | * | Mai – Juin | Parcs |
Serpolet (Thymus serpyllum) | ** | - | - | Juin – Septembre | Rocailles |
Sophora (Sophora japonica) | *** | - | * | Juillet – Septembre | Parcs |
Sorbier des oiseleurs (Sorbus aucuparia) | ** | - | * | Mai – Juin | Bois - Jardins |
Sumac de Virginie (Rhus) | *** | - | - | Mai – Juin | Parcs - Jardins |
Thym (Thymus vulgaris) | *** | - | - | Avril – Septembre | Jardins |
Tilleul (Tilia cordata, platyphyllos) | *** | ** | ** | Juin – Juillet | Bois - Jardins |
Tournesol (Helianthus annuus) | ** | - | *** | Juillet – Août | Cultures |
Trèfle (Trifolium repens, incarnatum) | *** | - | ** | Mai – Juillet | Talus - Prairies |
Troène (Ligustrum vulgare) | ** | - | * | Mai – Juin | Haies - Friches |
Tussilage (Tussilago farfara) | - | - | * | Février - Avril | Friches Talus |
Verge d'or (Solidago virgaurea) | ** | - | ** | Juillet – Octobre | Bois - Friches |
Vigne vierge (Parthenocissus tricuspidata) | *** | - | - | Juin – Juillet | Murs |
Vipérine (Echium vulgare) | *** | - | * | Mai – Juillet | Talus |
Quelques personnalités
- Charles Darwin (1809-1882) : dans son ouvrage sur l'origine des espèces (On the origin of species by Means of Natural Sélection or the Preservation of Favoured Races in the Struggle for life), Darwin parle de l'abeille qu'il a étudiée longuement surtout comparé à son instinct de bâtisseuse extraordinaire. Il démontre ainsi dans le chapitre VII, que l'abeille construit ses alvéoles par sélection naturelle en gagnant en solidité et en économisant la place et la matière première. Ainsi, la forme hexagonale ne serait pas un hasard mais bien une obligation.
- Adam (Frère) (1898-1996) : né en Allemagne, infatigable voyageur apicole, et auteur de nombreux ouvrages, il créa, par croisement des meilleurs souches, l'abeille buckfast.
- Saint Ambroise (340-397) : évêque de la ville de Milan, Saint patron des apiculteurs, des abeilles et de la ville de Milan.
- Ursmar Baudoux (Binche 1867-1934), d'origine Belge : il augmenta la capacité des cellules, mit au point des instruments de mesure et «créa» des abeilles plus grandes avec une langue plus longue qui permit de récolter davantage de nectar.
- Gaston Bonnier (1853-1922) : célèbre botaniste français qui a travaillé avec G. De LAYENS sur des ruchers expérimentaux, et dont les observations furent des références dans ce domaine.
- Charles Dadant (1817-1902) : né en France, il rejoint les États-Unis en 1863 où il met au point la ruche portant son nom. La société familiale qu'il fonda perdure toujours après 5 générations.
- Georges de Layens :
- Jan Dzierżon : en 1845 découvrit parthénogenèse chez les abeilles.
- Jean Hurpin : commence en apiculture en 1900. Il fonde en 1920, avec l'instituteur Jean Guerre, le journal «L'Abeille de France et l'apiculteur». Il peaufine la ruche De Layens et publie de nombreux ouvrages apicoles.
- Lorenzo Langstroth : américain, met au point sa ruche en 1860, c'est aujourd'hui une des plus communes au monde.
- Jean-Baptiste Voirnot (1844-1900) (abbé) : français, créateur de la ruche Voirnot
- Karl von Frisch (1886-1982) : zoologiste et éthologiste autrichien ayant décrypté le langage des abeilles, surtout leurs danses de localisation des sources de nectar. Prix Nobel de médecine 1973.
- Émile Warré (????-1951) (Abbé) : a mis au point la ruche portant son nom après avoir étudié l'ensemble des types de ruches disponibles à son époque. Il en eut 350, avec un minimum de 10 à 12 par modèle, positionnées dans des situations semblables, même rucher, même direction.
Glossaire
- Barres et barrettes
- planchettes disposées parallèlement et horizontalement en haut des ruches, sous lesquelles les abeilles vont bâtir leurs rayons. L'apiculteur les amorce en fixant une bande de cire gaufrée sur leur face inférieure qui servira de guide aux abeilles. Les barrettes sont utilisées dans les ruches Warré, leur largeur est d'environ 25 mm et leur épaisseur d'environ 9 mm, elles ne sont pas jointives de façon à ce que les abeilles puissent circuler entre le corps et les diverses hausses, le dernier étage est fermé par un couvercle (couvre cadre). Les barres sont utilisées dans des ruches horizontales type top-bar, leur largeur est d'environ 35mm et leur épaisseur d'environ 25 mm. Elles sont montées jointives et forment une fois en place le couvercle de la ruche.
- Cellule ou alvéole
- compartiment de section hexagonale et d'axe un peu incliné comparé à l'horizontale (d'environ 13 °) qui forme le motif de base des rayons d'une ruche et peut servir à divers usages : déshydratation de l'eau du nectar, maturation et stockage du miel, stockage du pollen, élevage des larves d'ouvrières.
- Cellule de sauveté
- cellule construite par les ouvrières pour la production de reines dans les ruches orphelines.
- Cire gaufrée
- présentée en feuilles, c'est une pellicule de cire naturelle sur laquelle une machine a marqué à chaud et sur les deux faces l'ébauche du fond des futurs alvéoles : positionnées verticalement sur des cadres de bois et rigidifiées par un fil métallique localisé dans leur épaisseur et qui les parcourt en zigzag et de bord à bord, ces feuilles favorisent la tâche des abeilles cirières à qui l'apiculteur les propose comme ébauches sur lesquelles elles vont construire les parois des divers alvéoles.
- Couvain
- ensemble des œufs, larves et nymphes contenus dans une ruche.
- Entomophile
- se dit des plantes utilisant les insectes comme vecteur pour leur fécondation.
- Faire la barbe
- comportement des abeilles qui dénote que la ruche est insuffisamment aérée ou manque de fraîcheur ; le plus souvent, on observe ce phénomène lors des fins selon-midi les plus chaudes de l'été : les abeilles, battant des ailes avec un bruissement caractéristique, se disposent en grand nombre sur la planche de vol ou restent suspendues les unes aux autres, les plus élevées étant accrochées au rebord de la planche de vol ou sur la paroi du corps de ruche qui surplombe l'entrée ;
- Jabot
- poche communiquant avec l'estomac, isolée de ce dernier par un clapet.
- Mellifère
- plantes donnant en abondance des substances sucrées accessibles aux abeilles domestiques.
- Opercule
- fine membrane de cire fermant une cellule.
- Organoleptique
- qui agit sur la vision sensorielle, pour les aliments : goût, odeur, couleur, aspect, consistance…
- Partition
- cloison mobile épousant la section d'une ruche, positionnée parallèlement aux rayons elle sert à diminuer le volume de la ruche. Dans l'objectif de favoriser son maintient en température par les abeilles lors de l'hivernage ou quand la colonie est faible.
- Planche de vol (ou d'envol)
- petite surface plane, positionnée à la base du corps de ruche et un peu inclinée vers l'extérieur : elle sert de piste de décollage ou d'atterrissage aux butineuses, mais aussi de poste de garde aux gardiennes (sentinelles).
- Ruche orpheline
- ruche n'ayant plus de reine.
- État de bruissement
- état d'une ruche enfumée émettant un bourdonnement intense, suite à son enfumage.
- Spermathèque
- réservoir dans l'abdomen de la reine contenant la semence des bourdons qui servira à féconder les œufs d'ouvrières et de reines.
- Top-Bar
- terme anglo-saxon désignant les barres, c'est aussi le nom d'une ruche pourvue de ces mêmes barres. Cette ruche, horizontale, se présente comme une profonde gouttière de section trapézoïdale, fermée par un toit. De faible coût elle a été créée originellement pour les pays en voie de développement.
Bibliographie
E. Alphandery, Traité complet d'apiculture, Paris, éditions Berger-Levrault, 1931
Liens externes
- Union Nationale de l'Apiculture Française - UNAF
- l'abeille noire : biologie, élevage et sélection (pedigree)
- ApiWiki
- Ruche et Apiculture
- Synthèse officielle Données apicole 2005 en France
- Centre suisse de recherches apicoles
- Le Peuple des Abeilles, site d'Éric Tourneret, photographe apicole (photothèque en ligne)
- Société Centrale d'Apiculture, une des premières associations apicoles de France (cours d'apiculture, animations pédagogiques pour les classes, conférences et fond historique sur l'histoire de l'apiculture)
- Galerie Virtuelle Apicole
- Le Monde des abeilles (Apoidea Apiformes) (Diaporama commenté ; H. Mouret, Arthropologia) (fr)
- Apiculture : Épidémie chez les abeilles : chronique d'un échec - sur Agriculture et Environnement février 2009
Notes et références
- ↑ abeille Buckfast
- ↑ Frère Adam
- ↑ À la recherche des meilleures lignées d'abeilles
- ↑ pedigree de labeille Buckfast
- ↑ page du Ministère canadien de l'agriculture, sur Megachile rotundata
- ↑ Fiche Inist sur la verticillose
- ↑ article du journal Le devoir, «Le «syndrome de l'effondrement» des abeilles», du 24 août 2007
- ↑ [Eva Crane (1999). The World history of beekeeping and honey hunting, Duckworth (Londres) : xxii + 682 p.. (ISBN 0-415-82467-7) ]
- ↑ Livestock Primary sur faostat. fao. org, FAO
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